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Baudelaire, Mallarmé et le Contrat à durée indéterminée

20 juin 2009

Le pourquoi du comment

images_2 Toi qui tombes par hasard sur cette page, rassure-toi, je ne vais pas t'assommer à coups de commentaires de textes ou de stylistique (nan mais parce que une étude de Baudelaire, de Mallarmé, ou de Zola, faut bien l'avouer, on en a assez bouffé comme ça - et pi c'est pas très vendeur pour un blog). C'est juste qu'après cinq années en lettres modernes, me voilà sur le marché du travail. Alors je sais... J'aurai peut-être du m'orienter vers un master en Management et Enculade du système politico-financier, un DUT développement en geekerie, ou même un BTS écologie et clubs meds sur les bords de l’Adriatique. Mais non, j'étais jeune, j'étais folle, je me suis dit : no future, je m'embarque pour des études où je vais faire ce que j'aime le plus : lire et écrire. Et après des années à faire la fête, hmm, bûcher, je l’ai eu, mon master. Comme à l’époque (quelle naïveté, quand j’y pense) je voulais être dans l’Éducation Nationale, sans trop me poser de questions, je me suis inscrite à un Capes quelconque, et en avant la musique, regardez papa-maman comme je suis brillante, je me trace un avenir sans failles, youhou. Et là c’est le drame : tiens, finalement, j’ai plus très envie d’être prof (cinq ans de pionnicat ont suffi à éprouver ma vocation), triple fuck, mais qu’est ce que je vais devenir ? Je me tâte le genou, je me tâte le coude, j’hésite entre détective privée (mais annoncer aux gens qu’ils sont cocus, très peu pour moi), relookeuse sur M6 ou gendarme (nan j’déconne). Et puis tiens, l’édition, j’en ai toujours un peu rêvé, on m’a toujours découragée (« complètement bouché comme secteur » phrase immanquablement appuyée par un mouvement de dénégation) mais quand même, fabriquer des livres, voilà qui me semble être le plus beau métier du monde. Hop, hop, je fais quelques stages images hop, hop, je réponds à moult annonces, et paf, entretien d’embauche. Le poste : assistante de direction dans une maison petite mais assez prestigieuse. Ouais, je sais, JE SAIS images_1 je ne m’attendais pas à être couverte de responsabilités et à lire 5 manuscrits à l’heure. Et je suis embauchée : comme une imbécile, la joie me submerge, le champagne itou, j’ai un CDI, youpi. Bon alors soyons clairs, pour ceux qui ne le sauraient pas, assistante de direction c’est la définition snob de « secrétaire », « bonne à tout faire », « esclave/martyr ». Sérieux. Je sais pas comment elles font, celles qui ont fait ça toutes leur vie, j’admire. Pas que je sois complètement dépourvue du sens du sacrifice, mais quand même, se sentir l’esclave de tout le monde pour faire TOUT ce que les autres n’ont pas envie de se coltiner, y’a mieux hein. Alors en plus, pas que je sois vénale, mais l’édition n’est pas réputée pour ses salaires mirobolants. Je suis donc payée 1200 euros par mois pour 40-45 heures par semaine, avec un BAC plus cinq, je peux vous dire qu’à ce prix là, on hésite à revendre du faux Vuitton sur e-bay pour arrondir ses fins de mois. Mais la motivation (et pas mal d’illusions tenaces) me poussent à accepter, voire à me lever le matin avec entrain. Tout ça, c’était il y a un peu moins d’un an. Aujourd’hui, j’apprends avec ravissement que mon patron accepte de me licencier et j’envisage avec délectation de quitter cette boîte de fous. Ce qui s’est passé entre temps ? C’est une longue histoire. (han, le suspens dans ce blog, un truc de fou)
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